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Affaires criminelles célèbres

AFFAIRE CAROLINE DICKINSON

Par 16 février 2016juin 21st, 2019No Comments

Dans la matinée du 18 juillet 1996, une collégienne anglaise de treize ans est retrouvée morte dans une auberge de jeunesse d’Ille-et-Vilaine. Un médecin l’examine et constate qu’elle a été violée et étouffée dans la nuit du 17 au 18 juillet 1996. Des indices sont trouvés sur le lieu de l’infraction : un morceau d’ouate, et une trace de sperme sur la cuisse du cadavre.

L’enquête est confiée à plusieurs juges d’instruction.

Le premier est M. Gérard ZAUG. Un suspect est arrêté, puis relâché, l’analyse ADN l’ayant disculpé. Après quarante-cinq heures de garde à vue, il avait avoué le meurtre, qu’il n’avait pourtant pas commis. La technique de la garde à vue, qui a ainsi prouvé une fois de plus son efficacité pour faire craquer un suspect, a aussi démontré une fois encore son inefficacité pour déterminer l’identité du véritable coupable.

Détenu dix-sept jours en juillet 1996, le suspect innocenté sera indemnisé « à la française » : il recevra 10 000.- francs (une fois et demie le S.M.I.C.).

Le père de la victime demande que soit prélevée l’empreinte génétique de tous les hommes du voisinage. Le juge a le courage de refuser, mais est alors remplacé le 14 août 1997 sur décision de la cour d’appel de Rennes.

Le deuxième juge est M. Renaud VAN RUYMBEKE. L’hypothèse selon laquelle l’auteur de l’infraction est issu du voisinage (comme à Lurs, en 1954) lui paraît plausible à ce stade de l’enquête : il fait subir des prélèvements à 3 500 hommes, qui sont ainsi mis hors de cause. Quelques audacieux ont le courage de refuser les tests. Puis vient l’idée de recueillir les témoignages des camarades de la victime, et ceux concernant des affaires similaires afin d’établir un portrait robot ; l’hypothèse de « l’indigène » est alors abandonnée. L’enquête finit par aboutir : le nombre de suspects passe de 200 à 3. L’auteur de l’infraction est identifié le 14 avril 2001.

Le troisième est M. Francis DEBONS. En 2001, il achève l’enquête de son prédécesseur. L’auteur de l’infraction est extradé des États-Unis (où il était en détention provisoire) vers la France, puis jugé du 7 au 14 juin 2004 et condamné à trente ans de prison. Le 27 juin 2005, le jugement est confirmé en appel.

Cette affaire, comme beaucoup d’autres, montre que l’indignation causée par la gravité d’une infraction est mauvaise conseillère.

Le «suspect idéal» qui avait avoué en garde à vue a été disculpé (heureusement pour lui).

Les habitants du voisinage, les « indigènes », étaient innocents eux aussi : l’auteur de l’infraction était déjà reparti vers un autre pays, au-delà de l’océan.

Les vieux préjugés sont tenaces (comme à Lurs, en 1954) : si l’on trouve un cadavre dans un jardin, le coupable idéal est le propriétaire du jardin ; c’est lui qui a fait le coup, forcément. Un juge indépendant et impartial (il y en a beaucoup en France) n’envisagera qu’avec regret une autre possibilité : l’auteur de l’infraction est quelqu’un d’autre, qui est déjà parti s’abriter à cinq mille kilomètres.

Sources (sites web) :

  • [https://]fr.wikipedia.org (mise à jour du 17/01/2016 à 2h30)
  • [http://]scenedecrime.blogs.com (article du 05/02/2006)
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