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UN SITE WEB PASSIONNANT

Sur le site web du parti politique « En marche ! », on trouve un article intitulé « Ce que je suis » : M. Emmanuel MACRON, président de la République, se présente aux Français.

Le président de la République estime qu’il a eu de la chance et il expose ses convictions et les principes qui guident sa vie : travail, liberté, fidélité, ouverture.

La chance.

Dans la vie, c’est bien vrai, il y a ceux qui ont de la chance, ceux qui en ont un peu moins, et ceux qui n’en ont pas du tout.

Ceux qui ont de la chance. Certains ont un patrimoine qui leur permet de vivre sans travailler ou parfois en travaillant tout de même : ils ne sont pas très nombreux. D’autres ont une activité professionnelle intéressante qui leur procure un revenu décent.

Ceux qui n’en ont pas du tout : ils habitent dans des pays en guerre ; ou alors dans ces pays qu’on appelait autrefois « les pays en voie de développement », ces pays où les enfants ne peuvent se permettent une « crise d’adolescence », ce luxe réservé aux adolescents des pays occidentaux. Dans ces pays, en 2023, les enfants doivent travailler pour aider financièrement leurs parents, comme c’était le cas en Europe à l’époque de Charles Dickens et de Victor Hugo. Certains d’entre eux tentent de venir en Europe, par tous les moyens, croyant sans doute qu’ils peuvent y obtenir un emploi, alors que les pays européens subissent l’essor du chômage de masse.

Ceux qui ont eu un peu de chance, mais pas trop quand même, et qui en ont de moins en moins, quasiment plus en 2023. Leurs ancêtres étaient déjà français en 1734 : ce sont les naïfs qui ont cru à l’ascenseur social en 1976. Comme les y incitaient leurs parents, conseillés par les professeurs des collèges, ils ont fait des études universitaires. Six ans plus tard, ils sont arrivés sur le marché du travail, alors que certains secteurs économiques étaient, plus que d’autres, inopinément affectés par la stagnation économique. Bon gré, mal gré, ils ont été obligés de réajuster leurs projets, d’adapter leur activité professionnelle à la réalité du marché du travail. On le leur reprochera par la suite.

Le travail est-il une valeur ?

Ceux qui étaient nés avant 1939 avaient connu l’autosuffisance des petites exploitations agricoles, la pénurie et la gêne. Ils ont connu ensuite, de près ou de loin, la guerre et ses singularités. Après 1945, les infrastructures de plusieurs pays étaient détruites : gares, ponts, hôpitaux, écoles : il fallait tout reconstruire. Ils avaient du travail, ce travail était utile et, pour eux, le travail était une valeur. Il leur paraissait incongru de critiquer la société de consommation, qui d’ailleurs ne s’offrait pas à tous. Ceux qui étaient de cette génération ont travaillé dur. Afin de reconstruire le pays, mais aussi pour nourrir leur famille, pour élever leurs enfants. Pour eux, le moment de la retraite est arrivé vers 1980. En achetant leur maison, certains ont été escroqués : l’État leur a refilé un domicile situé dans un quartier pavillonnaire où se regroupent les membres des services de sécurité et des services judiciaires : voisins hostiles, embûches de toute sorte, désagréments sans fin.

Si telle est la récompense, à quoi bon travailler dur pendant trente-sept ans ?

À quoi bon acheter un bien immobilier, après avoir travaillé et économisé pendant quinze ans, si les particuliers peuvent s’exproprier entre eux (par une procédure dénommée « saisie immobilière ») pour une somme dérisoire qui représente 1 % ou 2 % du bien immobilier ?

Le travail ne peut être une valeur que si chacun a un emploi, une activité, un revenu. Dans tous les pays existe depuis plusieurs décennies le chômage de masse. Les gouvernements n’ont jamais réussi à le résorber. Plusieurs économistes très connus estiment que les progrès de l’intelligence artificielle vont bientôt entraîner un doublement de nombre de chômeurs. Dès lors, il devient indécent de culpabiliser les chômeurs qui subissent les évolutions technologiques. Il est temps d’instaurer un revenu universel. Est-il vraiment impossible à financer ?

La liberté est-elle une valeur ?

Peut-on prendre le risque d’exprimer des opinions ? Si les textes qui garantissent la liberté (article 66 de la Constitution et article 432-4 du code pénal) ne sont pas respectés par l’État, la liberté est-elle vraiment une valeur ?

Avec la généralisation de la vidéosurveillance, de la géolocalisation des piétons et des véhicules, des écoutes téléphoniques, de la sonorisation des domiciles, le mot « liberté » est devenu un substantif dénué de sens.

À quoi bon faire des cérémonies en l’honneur de Jean Moulin, si les méthodes préconisées par Klaus Barbie sont désormais légales ?

Dans certaines communes, comme Maisons-Alfort, dire ce que l’on pense est dangereux : ça peut mal se terminer.

Le secret défense prime sur les droits des citoyens. Que ressent un citoyen français, lorsque la police l’expulse de son lieu de travail en mai 2002, parce que l’article 40, alinéa 2, ne doit pas être appliqué lorsque les emplois fictifs profitent à des mouchards des services de sécurité ou à des concubines de juges ?

L’article 66 de la Constitution et l’article 432-4 du code pénal n’existent que sur le papier. Que ressent un homme âgé de quatre-vingts ans en mars 2004, qui croyait aux valeurs d’avant 1939, lorsque la police lui téléphone pour lui annoncer que son fils est placé en garde-à-vue pour six mois ? Et que ce vieil homme doit ensuite verser huit mille euros d’honoraires à un avocat pour faire cesser cette infamie judiciaire ?

La fidélité est-elle une valeur ?

Encore une croyance ancienne, totalement dépassée en 2023. Ni dans la vie familiale, ni dans la vie professionnelle, on ne peut compter sur la fidélité.

Dans certaines familles, les parents ont cru bien faire de financer les études de médecine de leur fils, ce qui lui a évité l’usine. Des années plus tard, ils ont constaté que ce fils attendait avec impatience leur relogement en maison de retraite afin de pouvoir enfin vendre leur habitation. Est-ce cela le respect dû aux parents ? Est-ce cela la fidélité ?

Dans la vie professionnelle, l’heure est désormais aux dénonciations, de préférence mensongères, dénommées « signalements ». Malgré leur code de déontologie, de prétendus médecins du travail aujourd’hui retraités se sont spécialisés dans les dénonciations mensongères (validées ensuite par les farceurs des juridictions administratives). Est-ce cela le respect du code de déontologie ? Est-ce cela la fidélité ?

L’ouverture est-elle une valeur ?

L’ouverture, c’est-à-dire l’intérêt porté aux idées et aux activités d’autrui, est un concept attrayant qui circulait autrefois dans les universités. S’intéresser aux autres civilisations était considéré comme une qualité, mais n’entraînait pas l’obligation de renoncer à ses propres convictions.

En 2023, l’intolérance religieuse est devenue une référence pour certains : il ne sert à rien de s’intéresser aux autres cultures ; il suffit de valoriser la sienne, par tous les moyens. Le communautarisme est devenu la référence : les Français dont les ancêtres étaient déjà français en 1734 sont de trop désormais dans leur propre pays.

Si le repli sur soi est devenu un paradigme incontesté, l’ouverture n’est qu’une utopie.

D’autres principes méritent être pris en considération.

Par exemple, l’équité. Dans la vie, d’une manière générale, mais aussi dans le cadre des activités juridictionnelles. L’équité est-elle une valeur ?

L’équité est-elle compatible avec les règles de procédure ?

Dans les pays occidentaux, trois principes juridiques fondamentaux sont censés garantir aux citoyens des jugements équitables et conformes au droit : nul n’est juge en sa propre affaire ; le principe du contradictoire ; les droits de la défense.

Nul n’est juge en sa propre affaire. La pertinence de ce principe fondamental se vérifie à Maisons-Alfort. Lorsqu’une copropriété est gérée par des hommes de paille des services judiciaires, tout copropriétaire en litige avec la copropriété est en réalité en litige avec les services judiciaires, qui sont alors juge en leur propre affaire et gagnent inévitablement tout procès, en causant d’énormes préjudices aux personnes lésées. À moins de jouer sur les mots, l’équité ne peut se limiter à ces combines minables. Plutôt que d’augmenter inutilement les rémunérations des juges et des magistrats, alors que baissent les retraites, il vaut mieux interdire aux juges et aux magistrats de juger leurs propres litiges et empêcher par tous moyens l’exécution de tels jugements de pacotille.

Le principe du contradictoire. Lorsque la représentation par avocat est obligatoire, ce qui est malheureusement souvent le cas, une démission non justifiée et soudaine de l’avocat empêche l’application du principe du contradictoire : les pièces transmises par le justiciable à la juridiction (afin de pallier la carence de l’avocat) sont écartées du dossier. Un jugement prononcé avec de tels procédés est peut-être conforme au droit, aux règles de procédure, mais ne peut être équitable au sens commun du terme.

Les droits de la défense. Si toute défense est abusive, par principe, de manière automatique et sans prendre en considération les faits exposés, il est manifeste que les droits de la défense ne sont pas préservés.

Les pièces versées dans le dossier d’une procédure juridictionnelle ne doivent pas être retirées arbitrairement du dossier, lors de l’audience publique, comme c’est arrivé le 1er juin 2010 au tribunal d’instance de Charenton-le-Pont.

Lorsqu’il y a une distorsion permanente entre le droit et l’équité, alors l’équité n’est plus une valeur.

Sources :

– (site web) : [https://]en.marche.fr (consulté le 29/08/2023)

– (tribunal d’instance de Charenton-le-Pont) : jugement n° RG 11-10-207 (année 2010)

[30/08/2023]

 

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