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Revue de Presse

Trois amis condamnés

Par 25 septembre 2025octobre 3rd, 2025No Comments

Jeudi 25 septembre 2025, M. Nicolas SARKOZY, qui fut président de la République de mai 2007 à mai 2012, a été condamné à cinq ans de prison par le tribunal judiciaire de Paris.

En raison de l’exécution provisoire ordonnée par le tribunal, M. Nicolas SARKOZY sera emprisonné, même s’il fait appel.

Depuis le 4 octobre 1958, c’est la première fois qu’un ancien président de la République subit une telle brimade.

Dans la même procédure, plusieurs autres personnalités ont été condamnées à des peines de prison : M. Brice HORTEFEUX, ancien ministre de l’Intérieur, et M. Claude GUÉANT, ancien ministre de l’Intérieur.

Sources  :

  • journal « Le Figaro » daté du 27-28 septembre 2025 (pages 1, 2, 4, 16 et 17)
  • (sites web) :
  • [https://]www.lefigaro.fr (article du 25/09/2025)
  •  [https://]fr.wikipedia.org 

Nicolas SARKOZY découvre enfin le vrai visage de la justice. De mai 2007 à mai 2012, des dizaines de justiciables ont été condamnés dans les mêmes conditions, sans que le président de la République de cette époque en soit incommodé.

L’exécution provisoire, initialement exceptionnelle (versement des pensions alimentaires liées aux procédures de divorce), est devenue la règle, non seulement dans le contentieux pénal, mais aussi dans le contentieux civil qui représente 80 % de l’activité des tribunaux judiciaires. Il s’agit d’inciter les justiciables à ne pas faire appel.

Nicolas SARKOZY a décidé de faire appel. Comme beaucoup d’autres justiciables avant lui, il va donc se balader d’une juridiction à l’autre, sans succès, pendant plusieurs années. On lui souhaite bon courage. M. Nicolas SARKOZY réalise, mais un peu tard, que les banlieues n’ont pas besoin de nettoyeurs à haute pression.

Ce sont les juridictions françaises qu’il faut absolument inciter à respecter les droits des citoyens, à sanctionner les délinquants plutôt que les parties civiles, à ne pas modifier le contenu des dossiers (retrait de pièces à l’insu de l’une des parties ; insertion de pièces non soumises au principe du contradictoire), à respecter le principe « nul n’est juge en sa propre affaire ».

Lorsqu’une infraction pénale est commise (par exemple, l’infraction prévue à l’article 432-4 du code pénal), les juges et les magistrats devraient se désolidariser des auteurs de l’infraction.

Une décision juridictionnelle peut-elle être à la fois équitable et conforme au droit ? Une décision qui condamne la victime d’un préjudice à indemniser l’auteur du préjudice n’est pas équitable. Si, de surcroît, elle est conforme au droit (!), c’est encore plus déplorable.

Si les jugements rendus en premier ressort étaient équitables et conformes au droit, il ne serait pas nécessaire de faire appel ; dans cette hypothèse utopique, les salariés des cours d’appel seraient alors tous au chômage.

Trop de décisions juridictionnelles ne sont ni équitables ni conformes au droit : est-il étonnant que des milliers de justiciables soient mécontents, souhaitent faire appel et critiquent les juges ?

La carrière politique de M. Nicolas SARKOZY peut se résumer en trois dates :

– le 31 mai 2002, il était ministre de l’Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales ; ce jour-là, un fonctionnaire territorial avait été expulsé de son lieu de travail, au 140 rue Jean Lolive à Pantin, en présence d’agents de police en uniforme, par M. Bernard AMANS, M. Jean-René DESCARREGA et Mlle Marie-Laure BARALLE, puis placé en disponibilité médicale sans aucun motif médical (et sans avoir été réintégré dans ses fonctions, à ce jour) ;

– le 23 mars 2004, il était ministre de l’Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales ; ce jour-là, un fonctionnaire territorial domicilié à Maisons-Alfort avait été placé en garde à vue pour six mois, à la section pénitentiaire Chenevier de l’A.P.-H.P., malgré l’article 432-4 du code pénal ; grâce à l’indulgence de la Cour de cassation, les principaux auteurs de l’infraction, Stéphane HAUTECOUVERTURE, Pierre DERROUCH et Patrick VAN DEN BORNE, n’ont pas été inquiétés, la plainte ayant été classée par le juge d’instruction Luc RAVIOT ;

– le 20 décembre 2005, il était ministre de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire ; ce jour-là, le domicile d’un fonctionnaire territorial avait été cambriolé par le gardien de l’immeuble, escorté de deux individus non identifiés ; les dégâts n’ont pas été indemnisés, la plainte ayant été classée par le juge d’instruction Joëlle NAHON.

Certains commentateurs ont critiqué avec vivacité la décision judiciaire du 25 septembre 2025 (en ce qui concerne le fond ou seulement pour l’exécution provisoire), d’autres l’ont approuvée tout aussi énergiquement. Mais presque tous ont focalisé leur attention sur M. Nicolas SARKOZY, en négligeant les états de service des deux autres condamnés :

– M. Brice HORTEFEUX a été ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer,  des collectivités territoriales et de l’immigration du 23 juin 2009 au 27 février 2011 ;

– M. Claude GUÉANT a été ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des collectivités territoriales et de l’immigration du 27 février 2011 au 10 mai 2012 ; il y a plus de quarante ans, le 29 octobre 1979, il était permanencier au ministère de l’Intérieur lors du décès de M. Robert BOULIN, ministre du Travail ; de 1994 à 1998, il était directeur général de la police nationale.

Ce sont donc trois anciens ministres de l’Intérieur qui ont été condamnés le 25 septembre 2025.

Voilà un jugement qui valorise la police et la gendarmerie et leurs chefs suprêmes. On comprend pourquoi les agents de police de Maisons-Alfort (le 23 mars 2004) et de Nogent-sur-Marne (le 16 mai 2025) sont « fiers d’être dans la police », comme l’a déclaré le dénommé RAPTOPOULOS-VERHOEVEN (nom qui figure sur la boîte aux lettres du 6 avenue Léon Blum) lors de la perquisition de mon domicile le 16 mai 2025 (article 432-8 du code pénal).

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